Hola Senores y Senoritas
Vous pensiez en être réduit à jouer au Go sur Internet de manière impersonnelle, à être limité aux 361 intersections d'un Goban virtuel plat et sans âme... Vous croyiez légitimement que le faux bois de kaya comblerait vos lendemains et que le kibitz n'aurait d'intérêt que dans un petit carré gris en dessous du nom des glorieux combattants suant sang et eau en se rongeant des ongles trop fins se transformant peu à peu en doigts raccourcis puis en mains sanguinolentes et enfin en moignons... en somme, vous vous étiez habitué à votre chère et grande salle GOION (et vous aviez bien raison !! ).
Et bien moi je dis « pas que », que diable... un peu de vie bon sang ! Et les relations humaines saperlipopette ! Et les mains affablement tendues en gage de promesses d'un avenir joyeux dans lequel nous gambaderions avec ferveur et simplement vêtus d'une toge de moine zazen ... et les joies du Go face à face, le regard noir et la bave aux lèvres à la moindre initiative de Tesuji raté... et La VIE mes amis ?!... LA VIE !!! Bon, en fait de vie, c'est un peu vite dit car ce que je vais vous présenter, si vous ne le connaissiez déjà, c'est un club de go au cœur de Babylone, une nuée de bonheur goïstique au milieu des béotiens clubbers et des artistes en mal de public... bref une salle de go sur... « Second Life ! »
Mais, me direz-vous : « - :affraid : Quoi ???!!! Ca existe encore ce truc là ? C'est so 2000 ce machin ! Quelle arnaque ! Allo, mais allo, t'es un joueur de Go et tu vas sur Second Life ? Et pourquoi pas chanter le Gangnam style au milieu du Tournoi Honinbo tant que tu y es ?» (Et c'est ainsi que la culture parisiano-centrée assoiffée de buzz et autres joyeusetés vides de sens fit son apparition sous les vivats d'une foule nourrie au sein de la mère TNT). Et bien, rassurez-vous, je pensais exactement la même chose, je dois vous l'avouer, mais en plus classe... parce que je suis snob ! Et oui... .
Toutefois, mon courage de chroniqueur se mesurant à l'aune de son esprit aventureux et de sa démarche gracile à l'allant légendaire mais oublié dans de sombres grimoires (car très franchement, si vous me permettez cette digression, que celui qui n'a jamais posé avec assurance une première pierre au Takamoku me jette la première pierre justement enfin, pour poursuivre l'anecdote, mon adversaire répondit au Takamoku par un Joseki que je ne connaissais pas car bref, bon voilà, les Joseki de Takamoku ne sont pas ma tasse de tisane et ma témérité n'eut donc d'égal que mon lamentable « vautrage » dans la fange de mon jeu tellement Sabaki qu'il en devint transparent... m'enfin hum hum, je m'égare)...
Mon esprit Indiana Jonesesque vous précisai-je donc précédemment prit ainsi son fouet et son chapeau et entreprit d'aller voir ce qu'il en est dans ma seconde vie si kikoo/lol/paillette que je vais bientôt lâcher mon boulot pour vivre dans les montagnes glacées de cet univers aseptisé .
Donc par une nuit lunaire et chaleureuse, j'ai entendu parler que l'on pouvait jouer au Go sur de jolis Goban 6 cm sur « Second Life ». Ni une ni deux, je me suis rendu sur ce lieu virtuel, et c'est là que mon périple commençât. J'ai ainsi créé un avatar dont je ne suis pas fier du tout mais je n'ai toujours pas compris comment diantre changer de vêtements dans ma vie virtuelle (et de tête par la même occasion, on sent la rigidité du logiciel... sur que l'on est ni dans un RPG dernier cri, ni dans les Sims), mais bon, soit... allons jouer au Go car on est là pour ça en fin de compte.
Après avoir fait deux boîtes de nuit où ma solitude sur le serveur le disputait à la médiocrité de la musique « Boom Boom »... puis après être entré dans un musée où les croûtes autoproduites s'amoncelaient en mignons gloubiboulga de couleur, je commençai à sérieusement à me demander ce que je fichais là - au lieu de réviser mes Joseki de Takamoku justement - ... puis, voilà que je dénichai finalement la Salle « Kido Go ».
Oh Surprise ! Des montagnes et de jolies pagodes au décor épuré... une petite musique d'ambiance orientalisante pas désagréable.
Ben, ça commence pas si mal en fait . Je me balade alors un peu dans ces montagnes verdoyantes et je me prend même à tomber en pleine contemplation devant les charmants paysages de ces contrées.
Mais alors, voilà que commence à poindre une légère déception : c'est beau, ça a l'air plutôt fonctionnel mais je suis abominablement seul sur la map... . Les goban sont alignés consciencieusement avec leurs beaux bols de pierres de go ; on a qu'une envie : poser des pierres, au moins réviser ses joseki dans l'attente d'un adversaire, et deuxième déception : ça ne semble pas possible (du moins, je n'ai pas trouvé comment faire ).
Dommage... donc patientons un peu.
Et là, le miracle ! Rompant ma perplexité alors que j'étais assis en « seiza », une personne m'adresse la parole pour jouer une partie .
Mon adversaire d'un soir me demande mon niveau. je lui réponds « 10k KGS » car je suis moyennement honnête . Il me dit être 6k KGS et me propose donc une partie à handicap à 4 pierres (c'est beaucoup mais bon, l'histoire démontrera que ce n'était pas assez en fait ).
On joue. Franchement, une fois que l'on a compris le fonctionnement de la caméra sur Second Life, la visibilité n'est pas si mal que cela si on place le regard du dessus (en vue 3D de biais, il devient tout de suite un peu plus compliqué de comprendre ce qu'il se passe sur la planche). Première surprise agréable in-game ! (je n'ai pas pu faire de screen de la partie car quand je joue... et bien je joue )
Ensuite, la jouabilité ne paraît avoir rien à envier à KGS. J'ai réussi toutefois à « miss-clicker » une fois quand même à cause du tracé des lignes un peu flou et de mon inattention (l'adrénaline causée par la découverte )... ce qui ne m'arrive que très rarement sur KGS, mais je n'ai pas suffisamment joué sur SL pour conforter cette idée. Dès lors, là encore, plutôt agréablement surpris.
En bref, l'interface est vraiment pas mal pour jouer au Go, et on ne perds pas ses bonnes vieilles habitudes (je n'ai pas eu l'opportunité de voir s'il était possible de commenter les parties comme sur les serveurs habituels). Toutefois, il est possible d'enregistrer et exporter les fichiers Sgf des parties
Il n'est point dans mon propos de détailler à quel point je me suis fait écraser par mon adversaire, le screen qui suit suffira à vous en convaincre... J'avais Noir au fait
Nuit printanière,
Dans la mare, le lotus
Se rit du perdant.
En conclusion, c'est une assez belle surprise et mon camarade joueur m'a assuré qu'il y avait des heures où l'on pouvait trouver plus de monde sur le serveur. Après, cet univers est présenté comme un club de go virtuel. Je ne sais pas encore s'il a été constitué comme un véritable club... mais en tout cas, ce monde semble bien se prêter l'organisation de tournois online. Toujours est-il que je me suis bien amusé et que l'expérience de jeu n'est pas désagréable du tout... je retenterai l'expérience de la « Salle Kido » (et qui sait ? Peut-être avec certains d'entre vous).
Un peu l'équivalent du "Yugen no Ma" dans Second Life
Vous pensiez en être réduit à jouer au Go sur Internet de manière impersonnelle, à être limité aux 361 intersections d'un Goban virtuel plat et sans âme... Vous croyiez légitimement que le faux bois de kaya comblerait vos lendemains et que le kibitz n'aurait d'intérêt que dans un petit carré gris en dessous du nom des glorieux combattants suant sang et eau en se rongeant des ongles trop fins se transformant peu à peu en doigts raccourcis puis en mains sanguinolentes et enfin en moignons... en somme, vous vous étiez habitué à votre chère et grande salle GOION (et vous aviez bien raison !! ).
Et bien moi je dis « pas que », que diable... un peu de vie bon sang ! Et les relations humaines saperlipopette ! Et les mains affablement tendues en gage de promesses d'un avenir joyeux dans lequel nous gambaderions avec ferveur et simplement vêtus d'une toge de moine zazen ... et les joies du Go face à face, le regard noir et la bave aux lèvres à la moindre initiative de Tesuji raté... et La VIE mes amis ?!... LA VIE !!! Bon, en fait de vie, c'est un peu vite dit car ce que je vais vous présenter, si vous ne le connaissiez déjà, c'est un club de go au cœur de Babylone, une nuée de bonheur goïstique au milieu des béotiens clubbers et des artistes en mal de public... bref une salle de go sur... « Second Life ! »
Mais, me direz-vous : « - :affraid : Quoi ???!!! Ca existe encore ce truc là ? C'est so 2000 ce machin ! Quelle arnaque ! Allo, mais allo, t'es un joueur de Go et tu vas sur Second Life ? Et pourquoi pas chanter le Gangnam style au milieu du Tournoi Honinbo tant que tu y es ?» (Et c'est ainsi que la culture parisiano-centrée assoiffée de buzz et autres joyeusetés vides de sens fit son apparition sous les vivats d'une foule nourrie au sein de la mère TNT). Et bien, rassurez-vous, je pensais exactement la même chose, je dois vous l'avouer, mais en plus classe... parce que je suis snob ! Et oui... .
Toutefois, mon courage de chroniqueur se mesurant à l'aune de son esprit aventureux et de sa démarche gracile à l'allant légendaire mais oublié dans de sombres grimoires (car très franchement, si vous me permettez cette digression, que celui qui n'a jamais posé avec assurance une première pierre au Takamoku me jette la première pierre justement enfin, pour poursuivre l'anecdote, mon adversaire répondit au Takamoku par un Joseki que je ne connaissais pas car bref, bon voilà, les Joseki de Takamoku ne sont pas ma tasse de tisane et ma témérité n'eut donc d'égal que mon lamentable « vautrage » dans la fange de mon jeu tellement Sabaki qu'il en devint transparent... m'enfin hum hum, je m'égare)...
Mon esprit Indiana Jonesesque vous précisai-je donc précédemment prit ainsi son fouet et son chapeau et entreprit d'aller voir ce qu'il en est dans ma seconde vie si kikoo/lol/paillette que je vais bientôt lâcher mon boulot pour vivre dans les montagnes glacées de cet univers aseptisé .
Donc par une nuit lunaire et chaleureuse, j'ai entendu parler que l'on pouvait jouer au Go sur de jolis Goban 6 cm sur « Second Life ». Ni une ni deux, je me suis rendu sur ce lieu virtuel, et c'est là que mon périple commençât. J'ai ainsi créé un avatar dont je ne suis pas fier du tout mais je n'ai toujours pas compris comment diantre changer de vêtements dans ma vie virtuelle (et de tête par la même occasion, on sent la rigidité du logiciel... sur que l'on est ni dans un RPG dernier cri, ni dans les Sims), mais bon, soit... allons jouer au Go car on est là pour ça en fin de compte.
Après avoir fait deux boîtes de nuit où ma solitude sur le serveur le disputait à la médiocrité de la musique « Boom Boom »... puis après être entré dans un musée où les croûtes autoproduites s'amoncelaient en mignons gloubiboulga de couleur, je commençai à sérieusement à me demander ce que je fichais là - au lieu de réviser mes Joseki de Takamoku justement - ... puis, voilà que je dénichai finalement la Salle « Kido Go ».
Oh Surprise ! Des montagnes et de jolies pagodes au décor épuré... une petite musique d'ambiance orientalisante pas désagréable.
Ben, ça commence pas si mal en fait . Je me balade alors un peu dans ces montagnes verdoyantes et je me prend même à tomber en pleine contemplation devant les charmants paysages de ces contrées.
Mais alors, voilà que commence à poindre une légère déception : c'est beau, ça a l'air plutôt fonctionnel mais je suis abominablement seul sur la map... . Les goban sont alignés consciencieusement avec leurs beaux bols de pierres de go ; on a qu'une envie : poser des pierres, au moins réviser ses joseki dans l'attente d'un adversaire, et deuxième déception : ça ne semble pas possible (du moins, je n'ai pas trouvé comment faire ).
Dommage... donc patientons un peu.
Et là, le miracle ! Rompant ma perplexité alors que j'étais assis en « seiza », une personne m'adresse la parole pour jouer une partie .
Mon adversaire d'un soir me demande mon niveau. je lui réponds « 10k KGS » car je suis moyennement honnête . Il me dit être 6k KGS et me propose donc une partie à handicap à 4 pierres (c'est beaucoup mais bon, l'histoire démontrera que ce n'était pas assez en fait ).
On joue. Franchement, une fois que l'on a compris le fonctionnement de la caméra sur Second Life, la visibilité n'est pas si mal que cela si on place le regard du dessus (en vue 3D de biais, il devient tout de suite un peu plus compliqué de comprendre ce qu'il se passe sur la planche). Première surprise agréable in-game ! (je n'ai pas pu faire de screen de la partie car quand je joue... et bien je joue )
Ensuite, la jouabilité ne paraît avoir rien à envier à KGS. J'ai réussi toutefois à « miss-clicker » une fois quand même à cause du tracé des lignes un peu flou et de mon inattention (l'adrénaline causée par la découverte )... ce qui ne m'arrive que très rarement sur KGS, mais je n'ai pas suffisamment joué sur SL pour conforter cette idée. Dès lors, là encore, plutôt agréablement surpris.
En bref, l'interface est vraiment pas mal pour jouer au Go, et on ne perds pas ses bonnes vieilles habitudes (je n'ai pas eu l'opportunité de voir s'il était possible de commenter les parties comme sur les serveurs habituels). Toutefois, il est possible d'enregistrer et exporter les fichiers Sgf des parties
Il n'est point dans mon propos de détailler à quel point je me suis fait écraser par mon adversaire, le screen qui suit suffira à vous en convaincre... J'avais Noir au fait
Nuit printanière,
Dans la mare, le lotus
Se rit du perdant.
En conclusion, c'est une assez belle surprise et mon camarade joueur m'a assuré qu'il y avait des heures où l'on pouvait trouver plus de monde sur le serveur. Après, cet univers est présenté comme un club de go virtuel. Je ne sais pas encore s'il a été constitué comme un véritable club... mais en tout cas, ce monde semble bien se prêter l'organisation de tournois online. Toujours est-il que je me suis bien amusé et que l'expérience de jeu n'est pas désagréable du tout... je retenterai l'expérience de la « Salle Kido » (et qui sait ? Peut-être avec certains d'entre vous).
Un peu l'équivalent du "Yugen no Ma" dans Second Life
Dernière édition par Catlois le Sam 11 Mai 2013 - 18:09, édité 1 fois